Et comme j’ai un peu de retard sur ce blog et que j’ai vu pas mal de films ces derniers temps, je continue dans ma lancée.
Le dernier film d’Haneke s’appelle Amour. « Amour » au singulier. Sans article défini. Rien que ça. Comme s’il avait la présomption de décrire ce qu’est l’amour ou du moins une forme d’amour à travers son film. Le pire c’est qu’il y arrive merveilleusement bien. Oh pas tout seul bien sûr. Grâce au duo incroyable que forment Jean Louis Trintignant et Emmanuelle Riva.
Un homme et une femme rentrent d’un concert. L’homme enlève ses chaussures de ville pour enfiler ses baskets. Il aide la femme à enlever son manteau. Il lui propose un verre de vin. La femme ne boit pas. Elle est fatiguée. Les jours passent et un matin elle subi une attaque cérébrale. L’opération qui s’ensuit va s’avérer un échec et elle décline chaque jour un peu plus. L’homme s’occupe d’elle sans relâche, et dans ce huis clos entre agonie et observation clinique des gestes quotidiens de l’accompagnement en fin de vie, le film nous touche dans ce qu’il recèle de profonde humanité, de force et d’intimité. Car loin d’un voyeurisme dérangeant, Haneke nous emmène dans un voyage à la frontière inéluctable de la mort, là où la vie demeure encore la seule raison d’être. La vie et l’amour.