Cinquième opus de la saga culte signée BlueSky, L’âge de glace, les lois de l’univers nous plonge dans des aventures cosmiques assez décevantes.
La joyeuse troupe s’est agrandie, Manny, Sid et Diego sont désormais accompagnés de leurs “femmes“ respectives, de leur mémé et des pièces rapportées comme Julian le prétendant de Pêche ou Buck la belette du Temps des Dinosaures. Ensemble ils vont devoir échapper à l’astéroïde qui menace de s’écraser sur Terre et tout anéantir. Ils quittent leur foyer et suivent les conseils ingénieux de Buck qui pense à détourner la trajectoire de la météorite grâce au magnétisme de certaines roches qui s’attirent. Dans leur fuite, ils se retrouvent au coeur même d’une météorite Géotopia à la beauté paradisiaque et véritable fontaine de jouvence pour ses habitants.
Cette fois c’est une pluie de météorites et rien d’autre que l’apocalypse qui menacent nos personnages. Si les décors fascinent et les personnages secondaires fourmillent, le tout reste bien trop mièvre, à commencer par des dialogues convenus et une intrigue limitée. Heureusement l’increvable Scrat sauve un peu l’épisode et offre les moments les plus réjouissants.
Le problème c’est que malgré les différents rebondissements, la richesse des décors et l’arrivée de nouveaux personnages, le film reste assez ennuyeux. Pourquoi ? D’abord à cause de dialogues qui manquent cruellement d’impertinence et d’audace (où sont passés les excellents dialogues du premier volet ?). Ensuite à cause d’un effet de surenchère de personnages qui font qu’on s’attache moins à chacun tant il y en a. Enfin parce que ce qui se joue entre les personnages manque de profondeur et reste bien mielleux. Pêche n’est plus une enfant, elle aime Julian, jeune mammouth fougueux qui cherche absolument à se faire aimer de Manny. Leur rêve : se marier et partir bourlinguer ensemble. Manny, lui ne le voit pas de cet oeil-là. Avec Eli ils tentent de raisonner Pêche en lui prouvant qu’elle n’arrivera pas à vivre sans eux. On est bien loin de La tortue rouge, magnifique fable humaniste. Ici c’est le modèle sur-protecteur occidental qui domine. De leur côté Kira et Diego sont en mal d’enfants et désespèrent d’effrayer tous les petits pendant que Sid cherche toujours l’élue de son coeur.
On dirait par moment un manifeste de la manif pour tous tant le bonheur semble relever de ce seul modèle d’amour conjugal, de famille et d’amis. Quand en plus la fin du monde approche, inutile de dire combien chacun souhaite plus que jamais à s’accomplir. Même ce fou de Buck adopte une citrouille en guise d’enfant ! Cela pourrait être drôle, donner lieu à des séquences décalées. En vain, à l’exception de quelques gags comme celui de l’électricité statique qui transforment nos amis en boule de poils hirsutes et le personnage de Julian aussi sympathique qu’optimiste.
Le scénario est malheureusement trop attendu pour surprendre ou faire rire et seules les scènes avec Scrat sont formidablement inventives et drôles. La recette n’a pas changé, Scrat continue de courir derrière son fameux gland et de provoquer des catastrophes planétaires, mais la promesse est tenue tant l’imagination débordante des réalisateurs (Mike Thurmeier et Galen T.Chu) semblent prouver les géniales variations possibles sur la base d’une seule idée ! Comme quoi l’ingéniosité peut tenir en une ligne.
L’âge de glace 5 ne manque pas d’électricité dans l’air mais le courant ne passe pas.