[FESTIVAL ANNECY 2018] PARVANA UNE ENFANCE EN AFGHANISTAN

Belle immersion au Festival d’Annecy avec une première séance des plus intenses : Parvana une enfance en Afghanistan. Réalisé par Nora Twomey, directrice du studio Cartoon saloon, PARVANA est une fable au réalisme sur la force et le courage face à l’oppression et l’ignorance.

Pas le temps de profiter du beau soleil d’Annecy, les bagages posés et l’accrédition autour du cou, c’est en direction du Pathé que démarre pour nous cette édition avec Parvana, portrait d’une famille afghane de Kaboul, adapté du roman de Deborah Ellis.

Parvana a 12 ans et vit au sein d’une famille aimante. Son père aime lui raconter des histoires sur l »histoire de leur pays qui n’en est pas à ses premières oppressions ni souffrances. Contraint de vendre quelques biens au marché pour survivre, son père se fait arrêter et jeté en prison sans raison par les Talibans. Parvana sa soeur Soraya et leur mère Fatima se voient alors dans l’impossibilité de sortir (et oui chez les Talibans pas d’homme pas de sortie !) sans homme pour les accompagner. Comment dès lors faire les courses pour se nourrir ? Parvana décide de se travestir en garçon et toute la survie de sa famille repose désormais sur elle.

La voici donc cheveux courts et tenue masculine se mêler aux hommes sur la place du marché, acheter de quoi nourrir sa famille. Mais s’il est plus facile d’être un garçon dans un monde de Talibans, les dangers ne demeurent pas mùoins présents et les mésaventures s’enchainent pour Parvana devenue un double de Souleymane, jeune héros d’un conte que son père lui racontait. La réalisatrice a la bonne idée avec sa co-scénariste  de mêler à son récit réaliste, les légendes du pays sous la forme d’un traitement graphique différent, sorte  de collage animé, qui s’inscrit parfaitement dans le long métrage et ses couleurs chatoyantes. Parvana au-delà du récit d’aventures réalistes est aussi un hommage à la richesse de l’histoire de ce pays, et aux cultures qui ont précédé le régime des Talibans. Parvana puise sa force dans les contes ancestraux qu’elle raconte à son petit frère et y retrouve les valeurs de bonté, de courage nécessaires à son salut et à sa survie dans un monde où la notion du bien semble avoir été éradiquée.

Les mésaventures de Parvana et de sa famille, l’acharnement des hommes sur les femmes, l’injustice criante de leur quotidien font de ce long métrage un film qui peut sembler parfois éprouvant et nous ramener à notre position de spectateur-citoyen impuissant. Comment survivre dans un pays en guerre sous le regard du reste du monde ? Parvana va tout faire pour libérer son père de prison mais leur sort semble scellé à celui du régime en place. Le film raconte d’ailleurs très bien en arrière plan comment ce pays au carrefour de la route de la soie s’est retrouvé plusieurs fois au cours de son histoire la proie de conquérants. Ce n’est pourtant que récemment, en 2001, que les Talibans arrivent au pouvoir et plongent la population dans un climat de terreur.

Parvana est un récit touchant, intense, habité, animé avec des décors réalistes et oniriques à la fois, qui rend un bel hommage à la diversité et à la richesse de la culture afghane. Le film sortira le 27 juin en salles.

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