Do you Saint Tropez ?

“Soyez heureux ! Aimez-vous !“
Ordre ou incantation ?
Aimez-vous ! Injonction christique pour éviter de s’entretuer.
Le bonheur comme remède à la mélancolie du monde ? Oui d’accord mais à quoi ressemblerait-il ? A un amour pluriel ? A une idylle parfaite ? A un travail épanouissant ? A une maison à la campagne ou un balcon en ville ? A un repas entre amis ? A une révolution idéologique ? A faire l’amour sur une plage un soir d’été ?

En cette période de confinement où nous sommes privés de tout contact social, réduits à rester chez nous, difficile de ne pas se questionner sur notre position sur le baromètre du bonheur. Nos vies soudain suspendues au fil d’un virus planétaire se sont mises à battre au rythme d’un temps qu’on cherche toujours à dépasser. Cette fois, on pouvait enfin se réconcilier, se synchroniser avec lui et revenir vers l’essentiel.

On nous avait vendu une carte postale du bonheur désormais périmée. Le mensonge des adorateurs du libéralisme devenait soudain éclatant. La mondialisation avait des limites pourtant décriées depuis longtemps par ses réfractaires mais qui d’un seul coup prenaient une forme invisible et menaçante mettant toute agitation humaine et non indispensable en pause. Les grands de ce monde réduits à l’état de minuscules soldats de plombs.

Et le bonheur dans tout ça ? Est-il indispensable à nos vies ou est-il un graal qu’on nous tend comme une carotte ? Dans Chronique d’un été Jean Rouch et Edgar Morin partent à la rencontre des français et dressent un portrait de la France entre espoir et mal être qui trouve encore toute sa résonance aujourd’hui. Car quoi de plus universel et atemporel que le bonheur ? L’histoire se rejoue en boucle et nos propres définitions du bonheur avec, comme autant de températures de nos sociétés. Et si le bonheur était un doigt d’honneur au consumérisme, au travail aliénant, aux inégalités, aux injustices, aux souffrances de ce monde ? Rester heureux coûte que coûte pour faire chier les gens qui mènent notre monde à la dérive. Ne pas s’allonger, ne pas plier, rester debout , aimer, baiser, lire, créer, penser et vivre tout simplement. Résister, danser. Saint Tropez. Et vous, do you Saint Tropez ?

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :