ARRAS FILM FESTIVAL : Hommage à l’un des derniers grands critiques, Michel Ciment

Retour sur cette avant-dernière  journée de samedi marquée par la rencontre  avec l’un des invités, et pas le moindre, le critique et historien du cinéma Michel Ciment. Le Arras Film Festival a souhaité lui rendre un bel hommage en lui offrant une carte blanche et en organisant une rencontre animée par Jean Claude Raspiengeas, autre critique reconnu (La Croix), rencontre précédée par la projection du très beau portrait de Simone Lainé, Michel Ciment le cinéma en partage. L’occasion de s’interroger sur l’avenir de la critique et parler cinéma.
(c) Aurélie Lamachere

Michel Ciment est un habitué d’Arras où il a animé bon nombre de masterclass (John Boorman en 2008) ou de séances spéciales (2001 l’Odyssée de l’espace en 2012). Il faut dire que Michel Ciment est à la critique ce qu’Orson Welles est au cinéma : une référence incontournable. Formidable conteur, Michel Ciment est avant tout un explorateur infatigable avant d’être un passeur. Rappelons qu’il a découvert notamment Quentin Tarantino ou Steven Soderbergh à l’époque où personne ne les connaissait. Rappelons aussi qu’il a contribué à sortir de l’ombre grand nombre de grands cinéastes asiatiques comme Hou Hsiao-hsien. Ciment, c’est aussi une mémoire du cinéma à lui tout seul (il a rencontré les derniers grands d’Hollywood de leur vivant, de Kazan à Billy Wilder ou Mankiewicz), à l’instar de deux grands amis, Bertrand Tavernier et le regretté Pierre Rissient.  Et enfin un précurseur et non un suiveur. A l’époque de la sortie de 2001, Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, il fut le seul à défendre le film là où la critique l’avait assassiné. Cela parait inconcevable aujourd’hui tant le film est hissé au statut de chef d’oeuvre.

Michel Ciment a cinq ans quand il découvre ses premiers films. Adolescent, il s’amuse à écrire dans un cahier quelques lignes sur les films de plus en plus nombreux qu’il découvre. Une vocation est née même s’il reconnait que Truffaut n’a pas tort quand il dit que personne ne se rêve en critique de cinema. Pourtant Ciment avoue n’avoir jamais eu de velléité de faire des films. C’est donc sans l’amertume de l’artiste raté qu’il défend les films des autres. Après une Khâgne, Michel Ciment devient maître de conférences en civilisation américaine à Paris 7. Sa culture immense ne s’arrête donc pas au seul septième art et est le fruit de son insatiable curiosité. Mais ce que chérit Ciment avant tout, c’est l’idée de partager aux autres ses découvertes. D’où le très beau titre du documentaire de Simone Lainé : Le cinéma en partage (titre repris pour le très beau livre d’entretiens avec un autre grand cinéphile, N.T. Bihn).

Auteur de nombreux ouvrages de référence sur Stanley Kubrick, Joseph Losey, Elia Kazan, Fransesco Rosi, John Boorman ou Jane Campion, et d’entretiens fleuves avec les grands du cinéma, Michel Ciment s’est depuis 60 ans taillé une réputation internationale et tous les grands réalisateurs du cinéma hollywoodien, asiatique, européen sont unanimes pour l’élever au rang des critiques indispensables à cet art. Quentin Tarantino dit d’ailleurs de lui : « Tant que le cinéma a Michel Ciment, le cinéma va bien ». Les témoignages des réalisateurs interviewés dans le film de Simone Lainé abondent dans ce sens. Arnaud Desplechin souligne la faculté unique de Ciment à voir et décrypter ce que parfois les réalisateurs eux-mêmes ne voient pas dans leurs propres films. Michel Ciment au delà d’être un découvreur, est aussi un critique acerbe, au regard aiguisé, ce qui évidemment ouvre la question de la critique aujourd’hui. Selon lui, il devrait exister une certification pour devenir critique qui validerait un certain niveau de connaissances cinématographiques. « Certains ont tendance à oublier que le cinéma ne commence pas à Steven Spielberg ».

Depuis ses débuts il y a 40 ans à la Revue Positif (où, faut-il le rappeler, tous les contributeurs sont des bénévoles passionnés) à ses émissions radio (la très regrettée émission du samedi Projection privée sur France Culture et Lemasque et la plume qui lui vaut le titre de doyen de l’émission culte de France Inter), Michel Ciment s’évertue depuis 40 ans à défendre le cinéma avec beaucoup de virulence, et parfois d’intolérance.« Pour être critique, il faut faire preuve de conviction, dans nos coups de coeur comme dans nos déceptions ». Dans la préface à son essai sur le cinéma hollywoodien, Emmanuel Carrère dit de lui que peu importe qu’il vous ait vu hier ou il y a longtemps, Ciment ne vous demandera pas comment vous allez mais vous conseillera avant un film à aller voir. Jean Claude Raspiengeas qui le croise régulièrement le confirme.

Raspiengeas l’interroge sur la querelle fameuse entre Les Cahiers et Positif. « Les Cahiers étaient à droite quand nous étions à gauche. Je suis toujours resté à gauche même si aujourd’hui je juge davantage les gens à leurs actes qu’à leurs idées ». Querelle de pensées profondes donc, les deux revues ne défendaient pas le même cinéma. Raspiengeas continue en demandant à Ciment ce qui fait selon lui un bon film. « Le sens du rythme. Et l’image. Le cinéma est un art total et visuel avant tout. » En effet, qu’est ce que le cinéma à part cet art de traduire le temps et de de représenter le monde ? A la question pourquoi vous aimez autant le cinéma, Michel Ciment répond d’ailleurs que c’est pour sa faculté de contenir le monde dans un écran.

La rencontre est entrecoupée d’apparitions « surprises », nouvelle preuve s’il en faut de son incroyable influence et aura sur les réalisateurs/rices du monde entier. Ainsi a-t-on pu découvrir les visages de Wim Wenders, Jerry Schatzberg, Atom Egoyan, Jane Campion et Jeff Nichols témoigner de leur amitié et de leur admiration. Ciment plaisante sur le fait que cela commence à ressembler à un embaumement.  Rien de tout cela évidemment, juste un vibrant hommage rendu à un grand monsieur.

ARRAS FILM FESTIVAL : Amanda, Pupille, Sibel et Tel Aviv on fire

Septième jour très intense au Arras Film Festival autour de deux films particulièrement émouvants ce matin, Pupille de Jeanne Herry et Amanda de Mikhaël Hers, suivis d’une masterclass avec Pascale Ferran, d’une douceur palestinienne au bon goût de houmous (Tel Aviv on fire) et d’un portrait de femme puissant (Sibel). Retour sur cette deuxième journée.

PUPILLE de Jeanne Herry

Alice (très touchante Elodie Bouchez) ne peut pas avoir d’enfant. Ce n’est pas faute d’avoir essayé avec son compagnon duquel elle s’est depuis séparée. Théo vient de naitre mais sa mère préfère le confier à l’adoption. Karine (Sandrine Kiberlain) éducatrice spécialisée prend le relai et demande à Jean (Gilles Lellouche), assistant familial, d’accueillir Théo en attendant que Lydie (Olivia Côte) lui trouve une maman d’adoption.

En retraçant toutes les étapes et les mouvements mis en oeuvre pour le placement d’un enfant né sous X, Pupille raconte avec beaucoup de justesse et d’émotion le parcours du combattant des parents adoptants et l’énergie déployée par chacun pour trouver la solution la plus heureuse pour l’enfant. Car c’est bien de lui qu’il s’agit avant tout et en cela le film touche en plein coeur. Chacun s’efforce de poser les bons mots, de ne pas laisser dans l’ombre le drame initial de sa naissance. « Il ne va rien comprendre » dit la mère alors que l’assistante sociale l’incite à parler à son bébé.  Aujourd’hui on a compris qu’il fallait parler aux bébés, leur expliquer l’inexplicable pour ne pas les envoyer dans la vie avec cette plaie ouverte. C’est avec pudeur et réalisme documentaire que Jeanne Herry suit chacun de ses personnages dans leur mission mais aussi dans les coulisses de leur propre vie. Chacun s’efforce de faire son travail au mieux pour répondre à un seul objectif : trouver les meilleurs parents possibles. En les suivant ainsi dans leur quotidien, la réalisatrice les replace à leur position d’homme et de femme avec leurs propres failles, leurs doutes, leurs intuitions. Il n’y a pas de solution magique, mais une chaine humaine déterminée à accompagner un enfant dans les instants où il est le plus vulnérable et l’aider à se construire autrement.  Un hymne à l’amour et à la vie vibrant.

AMANDA de Mikhaël Hers

Après Ce sentiment de l’été où déjà  le cinéaste s’intéressait avec délicatesse à la question du deuil, Mikhaël Hers revient avec ce troisième film à un portrait sensible d’un jeune homme se retrouvant seule avec sa nièce suite à la disparition brutale de sa soeur.

David (Vincent Lacoste, de plus en plus épatant) a 24 ans et s’occupe de gérer les accueils locatifs pour un propriétaire quand il n’est pas élagueur pour la Mairie de Paris. Sa soeur Sandrine est prof d’anglais et élève seule sa fille Amanda. Elevés par leur père après le départ de leur mère, David et sa soeur sont très soudés.  David rencontre Léna et son coeur bat la chamade. Sandrine aussi a rencontré quelqu’un. Amanda démarre comme une histoire simple de fraternité et d’amour avant que tout ne vole en éclat.

Mikhaël Hers a l’air obsédé par les morts violentes, de celles qui vous tombent dessus sans crier gare. Dans Ce sentiment de l’été, le personnage succombait à un AVC, ici à un attentat. On retrouve d’ailleurs dans le film la même ambiance qu’après le Bataclan à la différence de saison près. Tout semble normal et pourtant quelque chose dans le paysage a changé. Paris est désormais une ville sous hyper protection, et chacun s’efforce de s’habituer à cette possible menace.

Ce cinéaste aime filmer les lumières d’été et les déambulations dans les parcs, celui du bord du lac d’Annecy dans Ce sentiment de l’été, ou ceux de Paris et New York. C’est peut être parce que ces déambulations estivales permettent de suspendre le temps au-dessus de nos vies,  nous offrant une trêve dans ce flot d’obligations qu’implique le fait d’être vivant. L’un part, les autres restent et doivent apprendre à continuer, à aimer, à aller à l’école, à élaguer les arbres et à prendre des décisions difficiles comme celle de garder ou non une fillette de sept ans (formidable Isaure Multrier).

On se sent bien dans les films de Mikhaël Hers, on se sent en famille de coeur. Ses personnages entre extrême bienveillance et intelligence traversent les épreuves du temps sans d’autre choix qu’avancer et le cinéaste traduit très bien ce qui fait le sel de la vie, des terribles drames aux petits gestes qui nous relient au monde. Tant qu’il y a de la grâce, rien n’est jamais “plié“ pour reprendre l’expression “Elvis has left the building“ que Sandrine explique à sa fille. Un film profond et lumineux.

SIBEL de Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti

Tourné dans un village perché en haut des montagnes du nord est de la Turquie, SIBEL est le portrait d’une femme muette qui s’exprime dans la langue sifflée du village. Elle vit avec son père et sa soeur, et son handicap lui octroie une liberté singulière dans cette société patriarcale : son père la laisse passer ses journées dans la forêt, fusil à l’épaule. Sauvage et entêtée, Sibel espère chasser le loup et recouvrir le respect du village. Mais le loup sur lequel elle tombe s’appelle Ali. Fugitif recherché, Ali va trouver en Sibel un allié précieux.

Fable initiatique, Sibel est un portrait de femme rare au cinéma, d’une femme éprise de liberté et de reconnaissance, dans un lieu reculé du monde où les traditions aveuglent les gens. La caméra suit chacun de ses gestes de façon organique et devient le prolongement de son regard vert absolument renversant. Sibel voit le monde différemment et si elle accepte certains codes (rentrer à l’heure pour préparer le diner de son veuf de père, travailler aux champs, laver le linge familial), elle est tout autre quand elle rejoint son refuge, sa cabane au fond des bois. On vit au rythme de son souffle, on est suspendu à ses sifflets, à ses yeux expressifs, à son corps agile qui sautille dans les feuillages. Un film puissant et hypnotique.

TEL AVIV ON FIRE de Sameh Zouabi

Sur fond de soap opera, Tel Aviv on fire aborde le conflit israélo-palestinien sous le signe de l’humour. Pari risqué mais relevé.

 

Salem est palestinien et travaille en tant que stagiaire pour un soap opéra. Tous les jours il traverse le check point pour atteindre les studios jusqu’au jour où il est arrêté et contraint par le commandant Assi dont la femme est fan du feuilleton à modifier le cours de l’histoire.

Jouant des codes visuels clinquants du soap opéra, Tel Aviv on fire dépasse la simple comédie pour raconter en filigrane toutes les problématiques liées à ce conflit territorial qui dure depuis tant d’années. Les traits grossis par le biais du feuilleton dénoncent pourtant très bien sans parti pris toute la complexité de la situation entre Israël et Palestine. En fantasmant sur le mariage des deux personnages, l’un israélien, l’autre palestinienne, chacun rêve d’une trêve. Alors, chimère à l’eau de rose ou possible lendemain ? Grand prix au Festival international de Saint Jean de Luz.

ARRAS FILM FESTIVAL : Chris the swiss, Sunset et The reports on Sarah and Saleem

Pour la troisième année consécutive, je me rends au Arras Film Festival pour sa 19ème édition. Rendez-vous cinéphilique de la région Hauts de France désormais incontournable, le Arras Film Festival a démarré le 2 novembre et se prolonge jusqu’à dimanche prochain. Retour sur cette première journée.

CHRIS THE SWISS d’Anja Kofmel

Cette année la sélection Découvertes européennes offre un focus sur le cinéma d’animation et ce matin nous avons pu découvrir le film de la suissesse Anja Kofmel, Chris the swiss. Le film a déjà été présenté au dernier Festival d’Annecy et est sorti en salles début octobre. Anja Kofmel est encore une enfant quand elle apprend le décès de son cousin Christian, grand reporter de guerre, parti en Croatie couvrir la guerre d’ex-Yougoslavie.

Sous forme d’enquête journalistique mêlant l’animation noir et blanc aux images d’archives, Anja Kofmel tente de trouver des éléments de réponse à l’assassinat de son cousin. Partant des carnets de notes de Christian, elle retrace son parcours de son engagement à 17 ans dans l’armée sud africaine à son départ en Croatie à 26 ans. Là ils rencontrent d’autres grands reporters et depuis l’hôtel Continental, ils observent une guerre abominable. Parmi ses collègues, Christian se lie d’amitié avec Chico, un bolivien qui troque son brassard de presse pour celui de mercenaire volontaire, rattachés à l’Opus Dei et l’extrême droite. Qu’est donc allé faire Christian auprès de ce groupuscule ? Chris the swiss sonde un passé ambigu où de nombreuses questions restent sans réponse. Au delà de cette investigation familiale, Anja Kofmel imagine ce qu’a été cette guerre et ses dessins magnifiques sont un reflet à la fois onirique et percutant de l’ineffable horreur des guerres et de l’impact irréversible qu’elles ont sur les Hommes. Un film qu’on imagine ô combien cathartique pour son auteur.

THE REPORTS ON SARAH AND SALEEM de Muayad Alayan

Inspiré d’une histoire vraie, The reports on Sarah and Saleem est le récit d’un adultère entre une israélienne et un palestinien aux conséquences dramatiques pour leurs familles. Sarah est mariée à un colonel de l’armée israelienne. Elle tient un café quand elle n’est pas obligée de déménager pour la énième fois pour suivre son mari envoyé en mission. Saleem vit à Jérusalem avec sa femme Bissan, qui se refuse à lui craignant pour son bébé à naitre. Sallem est chauffeur livreur le jour et son beau frère lui propose de faire des livraisons de nuit dans les zones occupées pour gagner un peu plus d’argent. Lors d’une de ses tournées, Sarah l’accompagne mais alors qu’ils vont boire un verre ensemble, Saleem se retrouve impliqué dans une baston et dénoncé comme étant un potentiel terroriste.

Le scénario trop alambiqué est doublé d’une mise en scène laborieuse et un réel manque de rythme. Le film dure plus de deux heures et on peut dire qu’on les sent passer. C’est dommage, le sujet était intéressant mais le réalisateur ne parvient pas à nous atteindre, semblant trop s’efforcer de rendre une bonne copie et oubliant qu’un bon film c’est aussi avant tout un film traversé par la vie.

SUNSET de Laszlò Nemes, un film crépusculaire

En avant-première française exclusive, le dernier film de Laszlo Nemes était projeté ce soir après une présentation par le célèbre critique Michel Ciment, également invité dans le cadre de sa carte blanche. En guise d’introduction Michel Ciment évoque la fin du monde et le « pessimisme moral » comme fil conducteur à ces grands films de l’est de l’époque de la fin de l’empire austro-hongrois et précise que si le film n’a pas remporté de prix du jury,  il a en revanche remporté le prix de la critique (Fipresci) à la Mostra de Venise.

1913. Irisz Leiter revient à Budapest après des années éloignée de sa ville natale. Elle postule comme modiste dans le magasin de chapeaux que tenaient autrefois ses parents avant qu’ils ne périssent dans les flammes. On lui refuse la place déjà pourvue en l’invitant à quitter la ville mais lorsqu’elle découvre l’existence de son frère, elle se met en tête de le rechercher à tout prix malgré les rumeurs monstrueuses à son encontre. S’ensuit une quête sans fin dans une ville au bord du chaos.

Sunset ressemble à un mauvais rêve éveillé où les sourires auraient disparu des visages. Irisz (Juli Jakab) ne semble pas pouvoir s’échapper de ce huis clos dans lequel elle s’enferme elle-même. La caméra la suit de tout près pour ne plus la quitter. Sa nuque nous guide dans sa course effrénée, pour mieux nous dévoiler au détour de son chemin un arrière plan apocalyptique. Tout parait presque irréel et le regard déterminé mais apeuré du personnage renforce cette impression de fin du monde évoquée par Ciment. Le spectateur découvre dans un second temps ce qu’Irisz voit, créant ainsi un léger décalage certes haletant au début mais plus le film avance, plus ce procédé devient excluant. On finit par ne plus très bien comprendre les enjeux et il faut regarder Sunset en se laissant happer par l’atmosphère plus que par l’intrigue.

Sunset ressemble sur bien des points à son excellent film précédent, Le fils de Saul : un personnage prêt à tout pour arriver à leurs fins, une photographie sublime, une longue focale ouvrant sur des arrières plans flous et énigmatiques et une caméra subjective qui nous plonge dans l’intériorité du protagoniste. Pourtant, si le film est visuellement magnifique, on regrette de se lasser devant ce tourbillon de péripéties troubles. Sunset finit par ressembler à un rêve qui ne nous appartient plus.